Au
seuil du troisième millénaire, l'Europe s'apprête à franchir un
cap historique. Le premier janvier 1999 onze Etats européens auront
une monnaie unique. L'introduction de l'Euro est en effet un pas
important vers l'accomplissement du marché commun et ouvrira la
voie pour la compétitivité de notre économie. Mais l'Euro est surtout
un symbole de notre tradition culturelle et de convictions économiques
et politiques communes ainsi que de la stabilité en Europe.
L'Europe a vu se développer ces dernières années une large culture
de la stabilité: l'inflation est à son niveau le plus bas. Sur les
marchés financiers, les taux d'intérêts atteignent le niveau le
plus bas de leur histoire. En dépit de la crise en Asie, le système
des taux de change au sein de l'Europe reste stable.
Les efforts pour réduire les déficits budgétaires ont été couronnés
de succès. Le budget d'aucun des Etats membres, à part celui la
Grèce, n'a dépassé la limite autorisant un déficit à hauteur de
3% du produit intérieur brut. En 1998, cinq Etats enregistreront
même un excédent budgétaire.
Nous allons poursuivre cette politique de consolidation pour l'Europe
au-delà de la troisième phase de l'union économique et monétaire.
Le Pacte de stabilité et de croissance constitue à cet effet un
cadre juridique sûr et contraignant:
Tous les Etats membres se sont engagés à éviter des déficits et
à atteindre, à moyen terme, des positions budgétaires proches de
l'équilibre, voire excédentaires. Ceci n'est point illusoire comme
l'ont déjà prouvé plusieurs Etats membres.
Les Etats témoigneront de leurs progrès en matière de consolidation
en présentant un "programme de stabilité" annuel. Ils y exposeront
l'évolution budgétaire des années à venir. Le cas échéant, le Conseil
fera part de ses recommandations ou imposera, en dernier ressort,
de fermes sanctions pour corriger d'éventuels dérapages. L'objectif
du pacte de stabilité n'est pourtant pas d'inciter les Etats membres
à un retour à la discipline budgétaire en imposant réellement des
sanctions. Au contraire, je suis convaincu que les engagements arrêtés
dans ce Pacte empêcheront les Etats d'avoir des déficits excessifs.
Ainsi ce Pacte de stabilité est-il de nature préventive.
En outre, lors du premier week-end du mois de mai, les ministres
des finances ont présenté une déclaration portant sur la stabilité.
Les Etats membres se sont engagés à déployer tous les efforts afin
de réaliser les objectifs nationaux en matière budgétaire pour 1998.
Le cas échéant, des mesures correctrices seront mises en œuvre.
Une vérification anticipée des projets budgétaires se fera pour
1999 à l'échelle communautaire. Tous les Etats membres agiront désormais
comme si le pacte de stabilité et de croissance était déjà entré
en vigueur. Les Etats particulièrement endettés s'efforceront de
réduire leur endettement.
A ce propos, il a été précisé que chaque Etat porte seul l'entière
responsabilité pour les dettes qu'il a contractées. L'intérêt même
de tous les Etats étant d'avoir des finances publiques saines, la
consolidation des budgets sera tout aussi importante que l'accomplissement
des réformes indispensables et en profondeur des marchés des biens,
du travail et des finances. L'un comme l'autre forment d'importantes
conditions préalables à la croissance et à l'emploi en Europe.
Le Traité de Maastricht ainsi les précisions apportées par le Pacte
de stabilité et de croissance sont les conditions préalables pour
assurer la stabilité de la monnaie unique et un avenir économique
certain à l'Europe.
Traduction Forum
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